Ce paragraphe doit surtout à l’ouvrage assez polémique de François Koch. Les relations avec le PCF semblent bonnes pendant la campagne[31]. Le scrutin est fixé pour le 5 mai (premier tour) et le 19 mai (second tour). Vis-à-vis de la candidature Chaban, la tactique est de l’ignorer. Second tour ... : résultats. Il sait que ses relations avec le Parti communiste seront exploitées par ses adversaires et il joue de son savoir-faire politicien pour donner l’image de la plus grande indépendance. Les luttes d’influence pour contrôler les votes dans quelques territoires d’outre mer (Territoire des Afars et des Issas, Comores notamment) sont moins suivies des médias, mais les observateurs avertis — les candidats notamment, mais aussi le Président par intérim Alain Poher ou l’ambassadeur des États-Unis — savent bien que ces territoires peuvent être un enjeu essentiel dans un scrutin qui s’annonce serré. Le Figaro, qui il est vrai roule plutôt pour Chaban, écrit dans ses colonnes sous la plume de Patrice Delage : « L’extrême-droite assure la sécurité de M. Giscard d’Estaing et de ses meetings. Le résultat n’est pas à la hauteur des espoirs que l’intérêt du public et des médias pour sa campagne novatrice pouvait permettre de nourrir. Dans le reste de la France, il réalise des scores très faibles. Parrainages Candidats avec 500 parrainages validés. Série de l'été - Les pionniers de l'écologie (2/10) - Ingénieur Agronome mondialement connu et respecté, le professeur René Dumont devient en 1974 le premier candidat écologiste à une élection présidentielle française. Survenant le 2 avril 1974, le décès du président Georges Pompidou entraîne l'organisation d’une nouvelle élection présidentielle anticipée. La manœuvre a réussi, le ballon d’essai Messmer n’a rien changé, si ce n’est — mais c’est essentiel — dans la perception des candidatures par l’opinion publique. Valéry Giscard d'Estaing ne manque pas d'exploiter à son profit cette maladroite précipitation[3]. Dès ses premières décisions, Jean Royer — qui cultive une image justifiée de totale rigueur morale — se distingue en ne faisant rien comme tout le monde, et ceci bien souvent parce que ces décisions sont autant d’erreurs grossières. Accueil > Élections > Élections présidentielles > Élection présidentielle 1969 . Le thème naturel de l’anticommunisme, que les auditoires acquis des meetings aiment à entendre, ne sera utilisé que précautionneusement : ce sont les seconds rôles qui s’en chargent, Michel Poniatowski tout particulièrement, ou davantage encore les documents de campagne anonymes[18]. Sans service d’ordre digne de ce nom, le candidat ne peut qu’encaisser et fait l’erreur de riposter vivement aux perturbateurs (ainsi à Nice : « Vous n’avez sans doute pas grand-chose à faire de la journée, vous n’avez rien inventé »), les excitant encore davantage. Enfin on s’efforce d’accumuler les soutiens de personnalités célèbres. Le 21 avril, dernière avanie, Pierre Messmer reprend la parole pour préciser son soutien à la candidature Chaban en précisant agir « par discipline ». 1974. Le mouvement fédéraliste européen fait son apparition, mais divisé. La télévision n’est plus une nouveauté, et tous les candidats savent bien que le choix de l’électeur dépendra pour une bonne part de leurs prestations dans la petite lucarne. Le premier tour est marqué par l'opposition entre l'ancien Premier ministre gaulliste Jacques Chaban-Delmas, le ministre des Finances, Valéry Giscard d'Estaing, et le premier secrétaire du Parti socialiste et candidat de l'union de la gauche, François Mitterrand. Une fois encore les observateurs ne s’y trompent pas : il doit y avoir du Chirac là derrière[68]. Son épouse Danielle vient donc à ses côtés se présenter aux Français lors du premier spot de la campagne officielle pour le second tour, et c’est la photo en grand format de la famille Mitterrand, avec ses enfants Gilbert et Jean-Christophe — sans oublier le chien — posant devant la maison de campagne de Soustons qui occupe la place d’honneur en première page du document de campagne imprimé à plusieurs millions d’exemplaires pour le second tour. Parallèlement, le patronat se divise aussi, les « les personnalités les plus conservatrices » soutenant « le plus vigoureusement » Giscard d'Estaing, et « les plus progressistes » le candidat du parti gaulliste Jacques Chaban-Delmas[8]. Il commence par démissionner de son ministère (Valéry Giscard d’Estaing se garde bien d’en faire autant), estimant incompatible le statut de candidat et celui de ministre. C’est sur ces thèmes qu’il construit sa campagne ; il s’y ajoute celui de l’opposition catégorique à toute libéralisation de l’avortement. Dans les deux cas de figure, les reports gaullistes auraient été suffisamment imparfaits pour que, sans ce renfort de dernière minute, on eût été extrêmement proche d’une victoire de François Mitterrand. Il reçoit également le soutien des membres de l'UDR hostiles à la candidature de Jacques Chaban-Delmas, tout particulièrement des signataires du « manifeste des 43 » menés par Jacques Chirac. À gauche, pas d’innovations aussi mémorables. Après avoir envisagé plusieurs candidatures, c’est finalement René Dumont, un agronome renommé retraité de soixante-dix ans, qui porte les couleurs de l’écologie. Résultat du 1er tour de l'élection présidentielle de 1974, en pourcentage des suffrages exprimés. Il y en a un entre les gaullistes et les giscardiens »[35]. Jacques Foccart, avec un sens certain de l’ellipse, est assez transparent à ce sujet dans son journal : « Je vois Ahmed Abdallah, assez longuement. En cette année 1974, donc, les prétendants pullulent. Peu connu des Français en dehors de son bastion mulhousien, Émile Muller mène une campagne assez terne et voit sanctionnée par les urnes sa stratégie d’autonomie, qui ne reçoit l’appui que de 0,69 % des votants. Plusieurs politologues se sont penchés sur les résultats détaillés et ont étudié les transferts de voix entre les deux tours. Les coups bas d'une partie de l'UDR n'expliquent peut-être pas tout : plusieurs commentateurs[10] attribuent aussi son échec au choix stratégique d'une campagne axée sur des thèmes sociaux, qui effarouche la droite sans mordre sur l'électorat de François Mitterrand. Le président est élu au suffrage universel masculin « pour quatre ans, et nest rééligible quaprès un intervalle de quatre années. Les observateurs notent en 1974 la pénétration des techniques issues de la publicité dans la conception des campagnes électorales[80]. On se préoccupe davantage de construire une image concurrençant celle de Giscard : comme ce dernier est mis en avant l’entourage familial. François Mitterrand analyse ce débat dans son ouvrage La Paille et le Grain. Les rares succès de Jean Royer sont très localisés. Il obtient également le soutien du petit Centre démocratie et progrès de Jacques Duhamel le 9 avril (un comité directeur approuve ce soutien par 35 voix contre 7 abstentions)[7]. Il se finance en partie grâce au Presidential Election Campaign Fund qui fonctionne grâce au don citoyen, mentionné sur la feuille d’impôts. Ce n’est pas du tout dans les départements ouvriers que la candidate de la classe ouvrière réalise ses meilleurs scores (sur les 19 départements où elle réalise des scores supérieurs à 3 % des exprimés, il n’y en a que 3 dans le tiers nord du pays), mais dans les zones rurales les plus dévitalisées, selon une grande tache qui recouvre le Massif central et en déborde sur les campagnes du Berry au nord, ou du midi toulousain au sud, se riant d’ailleurs des déterminismes politiques traditionnels de ces pays : ses deux meilleurs scores, elle les obtient dans la rouge Creuse (4,15 %) et dans le très conservateur Cantal (4,03 %). Aucune rupture de style entre les deux tours. Après avoir joué sur les nerfs de ses partenaires sans rien céder, François Mitterrand peut ainsi procéder au lancement de sa candidature en homme libre[27],[28],[29]. Ainsi dans son journal, Jacques Foccart, pourtant bien éloigné de l’écologie, note-t-il qu’il a trouvé ce candidat « rigolo », Le paragraphe consacré à René Dumont est pour l’essentiel issu de. Monica Charlot et Isabelle Croizard, « Le discours télévisé des principaux candidats à la Présidence de la République en 1974 », dans, Christian Delporte, « Image, politique et communication sous la, Élisabeth Dupoirier, « Radiographie d’une élection », dans, Jean-Paul Gourevitch, « Approche sémiologique d’une élection présidentielle », dans, Jacques Ozouf, « L’élection présidentielle de, François Platone et Élisabeth Dupoirier, « Une nouvelle étape dans le déclin du “social-centrisme” », dans, Jean Ranger, « Présidentielles. Contrairement à VGE, Mitterrand n’a donc pas d’adversaire à gérer dans son propre camp mais un partenaire, ce qui n’est pas forcément plus facile. Là encore, c’est Valéry Giscard d’Estaing qui innove en choisissant d’exposer aux projecteurs ses quatre enfants, qui forment une pièce importante du système que monte l’équipe giscardienne pour construire l’image du candidat. S’ensuit une demande écrite du leader communiste de solenniser par une déclaration commune des trois partis de gauche sa candidature, à laquelle il prend soin de ne pas répondre tout en chargeant le numéro deux du Parti Pierre Mauroy de renvoyer une réponse dilatoire. L'élection présidentielle française de 1974 est la quatrième élection présidentielle sous la Ve République et la troisième au suffrage universel direct. La banalisation des sondages est une des ruptures les plus marquantes de cette élection par rapport au passé. Outre l'absence du soutien du groupe Faire front, Jean-Marie Le Pen est lourdement handicapé par la très droitière candidature de Jean Royer (qui obtient lui-même le soutien de l'avocat Jacques Isorni et de l’association Pétain-Verdun, et est le candidat des cercles catholiques traditionalistes[53]). En 1974, la FEC (Federal Election Commission) est créée. candidats élection présidentielle 1965 ... 2012 présidentielle 2007 présidentielle 2002 présidentielle 1995 présidentielle 1988 présidentielle 1981 présidentielle 1974 présidentielle 1969. présidentielle 1965. graphiques tableau les présidents de la République depuis 1958 . Il a désormais à faire campagne dans la situation a priori malaisée de ministre sortant[13] en incarnant le renouveau sans pour autant renier l’héritage ; pour exprimer cette ambivalence, il réutilise un slogan qui avait déjà été celui de Georges Pompidou en 1969 : « Le changement dans la continuité ». Au second tour[124], on retrouve une France divisée selon un schéma qui rejoint celui des élections de la Quatrième République : le Nord et le Sud sont favorables à la gauche — avec quelques bastions de droite qui s’y intercalent dans les Pyrénées-Atlantiques, les Alpes et la Corse — l’Ouest et l’Est votent nettement à droite, tandis que le Massif central se divise entre les deux camps selon des traditions politiques départementales bien installées et l’agglomération parisienne répartit ses suffrages sur une base sociologique, les quartiers populaires votant à gauche et les quartiers bourgeois à droite. Je le leur demande ». Bien qu’il ne fasse pas état pour le premier tour d’une chute des intentions de vote pour Chaban significativement plus forte que ceux qu’on a pu lire les jours précédents, ce sondage marque un tournant : dans les estimations de second tour, il donne Mitterrand gagnant contre Chaban mais perdant contre Giscard. II – Évolution du nombre de candidats à l’élection présidentielle 1958 3 1965 6 1969 7 1974 12 1981 10 1988 9 1995 9 2002 16 2007 12 Jean-Pierre Cot et Pierre Guidoni conduisent l’analyse politique. Le candidat démocrate Joe Biden et le président et candidat républicain Donald Trump, lors d'un débat pendant la campagne pour l'élection présidentielle américaine, le 22 octobre 2020. Outre la candidature d’Arlette Laguiller déjà évoquée plus haut, Alain Krivine, le leader du Front communiste révolutionnaire est là pour proposer une alternative révolutionnaire. Le rôle des sondages dans la campagne fait l’objet d’innombrables commentaires[115], le Conseil constitutionnel s’en fait l’écho dans sa « déclaration » du 24 mai et suggère l’instauration d’un « véritable statut de la pratique des sondages d’opinion en période électorale ». En tout état de cause, ce ne sont pas les territoires d'outre-mer qui font la différence : même si les comportements pointés par ces quelques observateurs ont pu influer sur une centaine de milliers de voix, on est nettement en dessous de l’écart qui sépare in fine les deux candidats, et Valéry Giscard d’Estaing est également victorieux sur la seule France métropolitaine, de 350 000 voix environ.
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