Votre adresse email ne sera pas affichée sur notre site Internet. Les modèles incluent également lââge, le sexe, le diplôme et le statut dâemploi, précaire ou non. Bessière S., Pouget J. Dubois V. (1999), La vie au guichet. 14  Les auteurs sâappuient sur deux questions, à partir desquelles ils construisent un score dâeffort au travail : « How often does your main job involve working at very high speed ? » et : « How often does your main job involve working to tight deadlines ? » Les modalités de réponses sont proposées selon une échelle en sept positions. Un même processus a été observé pour dâautres professions fortement mobilisées dans la période, comme les policiers (on retrouve la très forte croissance des contraintes pour les métiers de la sécurité entre 1984 et 1991) ou les cheminots. 31Ces différents facteurs, combinés entre eux, ont donc joué, dans tous les secteurs, dans le sens de lâaugmentation générale des pressions sur le travail, mais ils ont probablement été plus modérés dans le public. Les coefficients sont issus de lâestimation de modèles Logit, les écarts-types sont présentés entre parenthèses.Source : enquête sur les Conditions de travail 2005, Dares et Insee. En France, les familles reçoivent, quels que soient leurs revenus, des allocations familiales (les employeurs cotisent pour cela 5,4 % du salaire â ce qui impacte forcément le montant du salaire net : 135 euros par mois pour un brut de 2.500 euros par mois) en fonction du nombre d'enfants du foyer. Ces relations avec les usagers ou clients génèrent autant de tension dans le privé que dans le public. Ce supplément est ouvert à un seul parent, à partir de la naissance du premier enfant et tant que l'enfant reste à charge. La comparaison de leurs conditions de travail avec celles des agents de sécurité privée est cependant instructive, les organismes privés investissant des activités valorisables sur le marché7, moins soumises aux obligations de continuité de service public ou dâaccueil de tous, mais où les salariés sont davantage contraints par lâobligation de satisfaire le client (Bonnet, 2008). 19  La statistique des journées individuelles non travaillées pour fait de grève (JINT), dont la collecte est par ailleurs incertaine, ne présente quâun aspect de la conflictualité sociale, en déclin relativement à dâautres modes de mobilisation, comme les débrayages de quelques heures ou le refus dâheures supplémentaires, en hausse selon les enquêtes REPONSE de la Dares en 2002-2004 par rapport aux années 1996-1998 (Carlier, Tenret, 2007 ; Béroud et al., 2008). 17Les spécificités dans les contraintes du travail déclarées par les agents de la fonction publique lors de lâenquête de 2005 paraissent mineures au regard de ce qui rassemble les salariés exerçant un même métier ou une même fonction. Les employés administratifs travaillant dans le privé sont plus nombreux à suivre une procédure de qualité et à devoir atteindre un objectif chiffré (respectivement 36 % et 28 %, contre 25 % et 23 % dans le public), alors que, dans le public, ils sont davantage soumis à lâobligation dâappliquer strictement les consignes (43 % et 38 % dans le privé). Dâun autre côté, lâintroduction de mécanismes de marché et lâimportation de modes de gestion du privé dans le public ont pu aussi conduire à faire porter « lâeffort » des agents publics au niveau de celui des salariés du privé. Booth A., Burda M., Calmfors L., Checchi D., Naylor R., Visser J. Ainsi, une enquête menée en 2009 par TNS Sofres révèle que 61% des Français sont à l'origine de leur mobilité et que 88% d'entre eux sont satisfaits de celle-ci. 18  Le taux de syndicalisation est une mesure discutable du poids et de lâinfluence des syndicats en France. 5Soulignant le regain des travaux de recherche sur lâadministration depuis une quinzaine dâannées, Philippe Bezes et Odile Join-Lambert (2010) les classent en cinq grands ensembles, allant des recherches sur la structuration des systèmes administratifs, « sous-tendues par une opposition idéal-typique inspirée des perspectives wébériennes » (p. 136), aux recherches de type microsociologique qui sâattachent à lâanalyse des activités quotidiennes des agents, dans lesquelles lâinstitution administrative sâefface presque complètement. 17  Dans le détail, 13 % des employés administratifs du public et 14 % dans le privé déclarent un changement technique, et respectivement 18 % et 19 % un changement organisationnel. Les coefficients sont issus de lâestimation de modèles Logit, les écarts-types sont présentés entre parenthèses.Source : enquête sur les, *** : significatif au seuil de 1 % ; ** : significatif au seuil de 5 % ; * : significatif au seuil de 10 %.Lecture : Différents modèles ont été testés. Ces « petites différences » sont-elles apparues, se sont-elles accentuées ou au contraire réduites au cours des deux précédentes décennies marquées par un mouvement généralisé dâintensification du travail au sein du salariat ? En 1984, elles concernaient peu de monde parmi les employés administratifs du public comme du privé : 15 % déclaraient un rythme de travail déterminé par une norme horaire ou journalière, 11 % et 12 % un rythme dépendant des collègues, 20 % dépendant de la surveillance de leur hiérarchie (voir graphiques 1). La Cour des comptes a souligné dans son rapport de juin 2011 sur la situation et les perspectives des finances publiques de la France qu'elle demande « la forfaitisation du supplément familial de traitement des agents publics (1,3 milliard d'euros au total), qui actuellement augmente avec le niveau de rémunération ». Pour les cadres en revanche (hors enseignants), l'écart de salaire net par mois entre les cadres publics et privés est seulement de 52 euros net par mois en défaveur du public. La question nâétant pas libellée de la même manière quâen 2005, on ne peut cependant pas en suivre lâévolution. Mais, en raison des modalités de chiffrement du statut des employeurs, les frontières entre lâÃtat, les hôpitaux et les collectivités locales sont mal délimitées : câest pourquoi cet article ne cherche pas à les distinguer.Selon lâenquête Conditions de travail de 2005, une grosse moitié de ces agents (55 %) ne sont pas des professionnels de la santé, de lâenseignement, ni de la sécurité publique (voir tableau E1-1). Politique de confidentialité • 13  Bien sûr, les entreprises marchandes et leurs salariés ne présentent pas non plus un ensemble homogène face à la fonction publique sur ces questions : certains secteurs marchands sont davantage à lâabri de la concurrence mondiale que dâautres (construction, commerce, etc.) Dans le secteur privé, le recrutement se fait sur CV et sur entretien. Ces transformations sont complémentaires : sâappuyant sur les innovations techniques et managériales permettant notamment un suivi en temps réel du travail (son exécution et ses résultats), les entreprises cherchent à la fois à baisser les coûts, raccourcir les délais et renforcer la variété et la qualité de leur production, pour faire face à la compétition sur le marché mondial, ces pressions étant reportées sur les salariés. Cookie • Soit en moyenne environ 500 euros par an par agent bénéficiaire. je me pose de nombreuses quand au choix à faire entre enseigner dans le privé ou le public , d'autant plus que ce choix influe sur toute une carrière . Pour les trois modèles ci-dessus, sept variables exogènes ont été retenues : statut public ou privé de lâétablissement ; effectif de lâétablissement ; âge, sexe, diplôme, statut dâemploi, précaire ou non et ZEAT (grande région) pour lâannée 2005 seulement. Un rapport publié aujourd'hui par le ministère du Travail détaille et compare les conditions de travail ressenties par les effectifs du secteur public et du secteur privé. Deroche L., Jeannot G. Autre particularité, les mutuelles santé de fonctionnaires ont obtenu une « délégation » de la part de la CNAMTS qui leur permet de gérer directement la totalité des remboursements aux assurés. Une revue de littérature économique », Revue française dâéconomie, n° 2, pp. 167-226. Globalement la mobilité au sein de la fonction publique est plus importante que dans le secteur privé grâce à la nécessaire mobilité des fonctionnaires des collectivités territoriales. Danièle Guillemot, « Travail dans le public et le privé : une intensification parallèle », Travail et Emploi, 128 | 2011, 23-40. Les coefficients sont issus de lâestimation de modèles Logit, les écarts-types sont présentés entre parenthèses.Source : Enquête sur les, *** : significatif au seuil de 1 % ; ** : significatif au seuil de 5 % ; * : significatif au seuil de 10 %.Lecture : Différents modèles ont été testés. LinkedIn. Traductions en contexte de "plutôt que dans le" en français-allemand avec Reverso Context : L'évaluation du risque encouru dans le pays d'origine devrait toujours être faite au cas par cas plutôt que dans le cadre d'une présomption générale basée sur des critères nationaux. Devetter F.-X. ** Contraintes de rythme de type industriel ou bureaucratique : normes de production horaires ou quotidiennes, cadence automatique des machines, déplacement automatique du produit, dépendance des collègues ; contraintes marchandes : dépendance immédiate à la demande ou contact avec les clients, le public (Gollac, 2005).Lecture : 85 % des salariés des métiers de la sécurité publique déclarent travailler parfois ou souvent le dimanche ou la nuit, la moitié de ceux qui travaillent à temps plein déclarent un nombre hebdomadaire moyen de 40 h ou plus, et 41 % strictement supérieur à 40 h.Source : enquête sur les, *** : significatif au seuil de 1 % ; ** : significatif au seuil de 5 % ; * : significatif au seuil de 10 % .Lecture : Différents modèles ont été testés. En santé, lorsqu'il est question de travailler dans le privé, on peut faire référence à plusieurs phénomènes. En 2005, lâimplantation syndicale est comparable dans le secteur public et les grandes entreprises (70,4 % des entreprises privées de plus de 100 salariés en disposent, 76,3 % pour les entreprises publiques et la fonction publique) mais elle reste faible dans les petits établissements du secteur privé (15 %, 39 % et 58 % respectivement, pour les entreprises privées, publiques et administrations de moins de 100 salariés) (Wolff, 2008). Derrière ces images anciennes mais tenaces, on trouve lâidée que la sécurité de lâemploi garantie par le statut du fonctionnaire nâinciterait guère à montrer du zèle au travail. Alif le 02/02/2019 - 07:10. Audier, F.(1997), « La Fonction 3ublique : un débouché majeur pour les plus diplômés », Ãconomie et Statistique, n° 304-305, pp. 137-148. Pour les trois modèles ci-dessus, sept variables exogènes ont été retenues dont trois qui distinguent structurellement les enseignants du public et du privé : statut public ou privé, professeur ou instituteur (le privé est plus implanté dans le primaire : 64 % des enseignants contre 54 % de ceux du public), et ZEAT (grande région) pour lâannée 2005 : le privé est surtout implanté dans lâOuest ï 28 % des enseignants contre 11 % de ceux du public ï, très peu dans le Nord et il est sous-représenté en région parisienne. Oecd Jobs Strategy reassessment in 2006 : which policy lessons for France ? Les conditions de travail s'avèrent aussi plutôt moins difficiles dans le secteur public local (en notant que les statistiques correspondent à des moyennes). Les durées de travail varient en revanche selon les métiers, plus courtes dans lâenseignement, plus longues dans la sécurité publique. Cependant, celui-ci oscille entre 13% pour les structures de moins de 50 agents et 9,4 agents pour celles regroupant 250 agents et plus (Dexia Sofcah). Le taux de la contribution de l'Ãtat n'était que de 48,6% en 1995, mais sera de 65,39% en 2012 et de 72,8% en 2030. J'ai l'habitude de dire que quand on vient du privé et que l'on intègre la fonction publique, ça passe ou ça casse dans les deux années qui suivent. Néanmoins, les métiers de la santé et de lâenseignement peuvent être aussi exercés dans des organisations privées, à but lucratif ou non. Ces franchises doivent représenter autour de 200 millions d'euros rien que pour l'Ãtat.Abattement de 33%, qui représente un avantage fiscal d'autant plus considérable que la valeur du loyer des logements publics est sous-estimée. Mentions légales • Pourquoi et comment on donne un sens aux données statistiques », Revue française de sociologie, n° 38-1, p. 5-38. Tableau E1 : Les métiers de lâenseignement, de la santé et de la sécurité parmi lâensemble des salariés de lâÃtat, des collectivités locales et des hôpitaux. Il manque donc clairement l'existence d'un contrôle performant de l'absentéisme local, ce qui explique la dégradation continue de ces résultats. Raveyre M., Ughetto P. (2003), « Le travail, part oubliée des restructurations hospitalières », Revue française des affaires sociales, 2003/3, n° 3, pp. 95-119. Le cumul sur les mêmes employés de ces deux types de contraintes, industrielles-bureaucratiques et marchandes10, augmente considérablement dans les deux secteurs, alors quâelles tendaient auparavant à sâexclure (Gollac, Volkoff, 1996). Cette évolution intervient alors quâune série de réformes des administrations publiques est lancée dans la plupart des pays occidentaux. Linhart D. (2009), Travailler sans les autres ?, Paris, Seuil, coll. Dans les hôpitaux, publics comme privés, les changements dâorganisation paraissent particulièrement rapides au début des années 2000, et les outils tels que les tableaux de bord ou les mises en réseau sont maintenant très répandus (Cordier, 2008). Bouckaert G. (2003), « La réforme de la gestion publique change-t-elle les systèmes administratifs ? », Revue française dâadministration publique, n° 105-106, pp. 39-54. Cette année-là, elle a fait le grand saut vers le secteur public. Giraud B. graphiques 3 ci-dessous), mais ce cumul était inexistant en 1984. Dans les deux secteurs, plus des trois quarts des employés administratifs sont en contact avec des clients ou des usagers, et les deux tiers déclarent que le rythme de leur travail dépend de la demande de ces derniers obligeant à une réponse immédiate. Les instruments de gestion importés du privé portent en effet un objectif central de réduction des coûts sâopposant à la pluralité des objectifs de la fonction publique (Heckman et al., 1997 ; Jeannot, 2008a), et cela peut se traduire par une pression accrue sur les agents, qui sâefforcent de maintenir ces divers objectifs. Polices publiques et privées dans une gare et un centre commercial », Sociologie du travail, vol. 50, n° 4, pp. 447-590. Les travailleurs de la fonction publique ont travaillé 1.637 heures à temps complet en 2018, contre 1.708 heures de travail annuelles pour les salariés du privé. 3  Danièle Linhart montre ainsi comment les agents administratifs dans les rectorats se sentent négligés face aux enseignants (Linhart, 2006). Pour les allocations familiales, les fonctionnaires sont gérés par la Caisse Nationale d'Assurance Familiale, depuis 2005 seulement. 2Des travaux de recherche, en sociologie, en sciences politiques ou en économie, se sont attachés à étudier les agents des administrations publiques dans différentes dimensions de la vie sociale, politique, ou du travail, souvent en comparaison avec les salariés du privé. Public, privé : les 10 différences, 06 avril 2012 ⢠En sâappuyant sur divers travaux empiriques en économie et sociologie, on peut tenter de discuter ici quelques pistes, hypothétiques, dâexplication de ce phénomène. Melnik K., Guillemot D. (2010), « Vers une convergence du management public-privé ? Un bilan quantitatif de la âmodernisation de la gestionâ de lâÃtat », Politique et Management public, vol. 27, n° 4, pp. 73-102.Â. Les employés administratifs travaillant dans le privé sont plus nombreux à suivre une procédure de qualité et à devoir atteindre un objectif chiffré (respectivement 36 % et 28 %, contre 25 % et 23 % dans le public), alors que, dans le public, ils sont davantage soumis à lâobligation dâappliquer strictement les consignes (43 % et 38 % dans le privé). * Médiane du nombre moyen dâheures de travail par semaine dans lâemploi principal déclaré par les employés administratifs travaillant à temps plein (variable HHC). N°217 ⢠... lâensemble de la population doit donc travailler, consommer, aller dans les transports communs ... sociales et écologiques plutôt que la restriction des libertés Article publié le 28 octobre 2020. Or, la fonction publique territoriale, bien que vieillie, a énormément recruté avec une augmentation spontanée de près de 18,5% entre 2002 et 2009. Lelane R. (2004), « Les conditions de travail perçues par les professionnels des établissements de santé », Ãtudes et résultats, n° 335, Drees. Dans lâobjectif de rapprocher lâadministration de son public, des relations de service sâajoutent au travail bureaucratique des agents administratifs, comme dans les organismes de sécurité sociale où les salariés dâexécution doivent considérer les situations individuelles des usagers là où auparavant ils appliquaient des règles uniformes (Dubois, 1999 ; Weller, 1999 et 2003). En sâappuyant sur ces enquêtes, il est possible de comparer la perception quâont les travailleurs du public et du privé des contraintes auxquelles ils sont soumis dans leur travail et son évolution. En particulier, la fonction publique nâest pas directement en prise avec le marché mondialisé, et le statut de fonctionnaire met à lâabri du chômage et réduit les possibilités de rémunérations individualisées13. ), 9 % travaillent dans des fonctions sociales ou dâétudes (chercheurs, documentalistes, assistantes sociales, animateurs, assistantes maternelles, etc. Statut du commentaire. Many translated example sentences containing "travailler dans le public" â English-French dictionary and search engine for English translations. En 2005, respectivement 93 % et 95 % de ces employés utilisaient un outil informatique (67 % dans les métiers de la santé exercés dans le public et 59 % dans le privé ; 81 % et 75 % pour les enseignants ; et 61 % et 74 % pour les métiers de la sécurité). Ces agents déclarent être débordés, manquer de temps pour faire leur travail correctement, ne pas pouvoir sâinterrompre pour une courte pause, etc., si bien que ces métiers sont fréquemment décrits comme étant sous pression (Cordier, 2009 ; Lelane, 2005). Amossé T., Pignoni M.-T. (2006), « La transformation du paysage syndical depuis 1945 », Données sociales - La société française, pp. 405-412. Les modèles incluent également lââge, le sexe, le diplôme et le statut dâemploi, précaire ou non. Greenan N., Guillemot D. et Kocoglu Y. Les jeunes préfèrent travailler dans le secteur public ou secteur privé? http://insee.fr/fr/themes/tableau.a... [5] Source : rapport sur l'état de la fonction publique réalisé par la DGAFP, [6] Sources : sondages biennaux réalisés par la DGCL et l'Observatoire de la fonction publique territoriale et statistiques annuelles suivies de Dexia (via sa filiale Sofcap), [7] http://media.education.gouv.fr/file... page 87, [8] attention ces chiffres ne prennent en compte que les professeurs remplacés - les 5 premiers jours non remplacés ne sont pas comptabilisés, En validant ce formulaire, je consens au traitement des données fournies dans le cadre de leur utilisation pour les commentaires du site, comme expliqué dans la politique de confidentialité, - Aucun(e) -à modererAccepteRefuse Ces contrats sont plus précaires que dans le secteur privé : dans le public un CDD a une durée maximale de trois ans renouvelable une fois, soit six ans contre 18 mois maximum dans le privé. En 2005, la durée hebdomadaire du travail était un peu plus longue et les contacts avec des personnes en difficulté plus fréquents dans le public, et les contraintes de rythme plus élevées dans le privé. J'ai passé cette étape. Depuis la fin des années 1970, les journées dâarrêt de travail enregistrées dans les statistiques officielles â indicateur cependant très discutable de la conflictualité sociale (IRES, 2009 ; Giraud, 2006 ; Camard, 2002)19 â déclinent considérablement dans le secteur privé et la part de la fonction publique dans le total des jours de grève enregistrés passe de moins de 10 % au début des années 1980 à près de 70 % au début des années 2000, avec un pic en 1989 (Merlier, 2002). Pourtant, la concurrence sur les marchés et la menace du chômage étant identifiées comme deux des principales sources de lâintensification du travail (Askenazy, 2005 ; Green, McIntosh, 2001), on peut penser que les agents de la fonction publique â tout au moins ceux qui sont protégés par le statut de fonctionnaire â peuvent a priori davantage résister aux pressions visant à accroître les rythmes de travail que les salariés du privé (Baudelot, Gollac, 2003). Tableau A-1 : Modélisation logistique des types dâhoraire, rythmes de travail et contact avec le public des employés administratifs en 2005 et 1984. Fonction publique et administration Ajoutant une couche supplémentaire de contraintes, les relations de service sâindustrialisent à leur tour au travers de lâimposition de normes et objectifs chiffrés (Weller, 2010). 15  Il est intéressant de noter que, dans le tableau 5, p. 301, qui rassemble les résultats de modèles probit ordonnés des scores dâeffort par pays, cinq dâentre eux, dont la France, se distinguent des huit autres (hors G.-B) par lâabsence de différences significatives dans lâalourdissement de lâeffort rapporté par les salariés du public et du privé, ce qui apparaît cohérent pour la France avec les résultats présentés ici. En 2002, 127.411 fonctionnaires étaient logés gracieusement par l'Ãtat pour absolue nécessité de service (NAS) (35.385 enseignants de l'éducation nationale logés par les collectivités locales, soit un coût de 364 millions d'euros). Passant en revue les facteurs les plus souvent mis en avant dans la littérature économique pour expliquer lâintensification du travail, on sâest interrogé sur leur pertinence dans le cas des agents de la fonction publique : si la pression du marché, la mise en concurrence, les nouveaux outils informatiques et les nouvelles pratiques managériales, la désyndicalisation, sont présents dans la fonction publique durant la période sous revue, ces phénomènes paraissent cependant y avoir été, en France, dâune moindre intensité que dans le secteur privé. Les enquêtes sur les conditions de travail de la Dares, adossées jusquâen 2005 aux enquêtes Emploi de lâInsee, permettent de distinguer, parmi les salariés, ceux qui travaillent dans un établissement appartenant à lâune des trois fonctions publiques. Au sein de cet ensemble, les salariés des hôpitaux, dont lâactivité est plus homogène, sont aux deux-tiers des agents de la fonction publique hospitalière. Ces différences sont relativement faibles au regard de lâampleur des évolutions sur les vingt années sous revue, démentant lâimage dâune administration figée dans une bureaucratie immuable et confirmant les observations des monographies présentées en introduction. Le privé fait mieux que le public et permettrait des économies de taille sans endetter les générations futures. Ainsi, les enseignants des petites communes de moins de 20 000 habitants ont une probabilité significativement plus élevée de déclarer des tensions avec le public, dâêtre en contact avec la détresse et devoir calmer des gens, mais la spécification incluant la variable « tranches dâunité urbaines » ne change guère les résultats sur le statut public ou privé de lâétablissement dâappartenance. La période sous revue est marquée par une attention accrue portée aux usagers devenus des clients, lâadministration devant être « orientée clients » (Deroche, Jeannot, 2004). Malgré la protection du statut et en dépit de lâimage persistante du fonctionnaire à lâabri des pressions subies par les travailleurs du privé, les contraintes de rythme ont augmenté dans des proportions comparables pour des salariés exerçant un même métier ou une même fonction dans le privé et le public, et les niveaux de contrainte constatés en 2005 au travers de lâenquête sur les Conditions de travail sont très proches : sur la question de la pression au travail, lâactivité compte plus que le statut. 16,5% des agents publics, non-titulaires, bénéficient d'un CDD ou d'un CDI de droit public ou sont vacataires. En sâappuyant sur une série dâenquêtes statistiques portant sur les conditions de travail, cet article propose, suivant une approche descriptive, de comparer lâévolution des contraintes pesant sur le travail dans la fonction publique et dans les entreprises au cours des vingt dernières années. Une situation tolérable quand le taux de chômage était de3 % mais probablement pas quand, à 10%, c'est un problème social essentiel. Plan de relance : Sous calibré sur les impôts des entreprises, pas assez efficace pour créer des emplois et celle des outils dâincitation (rémunérations à la performance). Pour l'assurance maladie, la prise en charge des soins est identique dans le privé et le public. iFRAP. Source : Enquête Conditions de travail de 1991, 1998 et 2005, Dares et Insee. Ils étaient un peu plus nombreux à être soumis aux demandes des clients ou du public obligeant à une réponse immédiate (28 % des employés administratifs du public, 33 % dans le privé). Mais le parti pris ici de centrer une partie de lâanalyse sur les employés administratifs ne permet pas, en raison de la taille de lâéchantillon, dâétudier séparément ces entreprises.